Le tribunal criminel de Rumine

Pourquoi des procès ?
Les procès pénaux mettent en scène des conflits de vérité. Dans le prétoire, on tente de convaincre, on juge, on condamne, on punit. Parfois on concilie, réconcilie ou répare. C’est tantôt tragique, tantôt misérable, tantôt joyeux, comme une comédie humaine. C’est là, en participant à l’exercice du droit, que l’on peut interroger les règles qui nous gouvernent et imaginer celles d’une terre habitable.

 

Sur le banc des accusés : voiture, hôpital, frontière, croissance
Les procès du tribunal criminel de Rumine seront joués par des avocates et de avocats professionnels qui se prêteront au jeu : président, procureur, avocat de la défense, et leurs experts, le public fonctionnant comme Jury. Elles et ils porteront sur des objets métaphoriques : la voiture, l’hôpital, la frontière, la croissance. Ils se dérouleront comme une enquête collective mise en tension par le rituel du tribunal : « Accusé, levez-vous… ».

 

Un vrai procès fictif
D’entrée de cause, la lecture des Actes (acte d’accusation, mémoire de défense, questions du Président au Jury), donne les enjeux et met en cause l’accusé. Suit l’instruction qui permet d’interroger l’accusé et quelques témoins. Vient le réquisitoire, la plaidoirie, les dernières paroles de l’accusé. Jusqu’au bout, le verdict est incertain. Quelle sera la peine? La grâce sera-t-elle accordée ? Le jugement, résultant des réponses du public aux questions du président, met un terme au procès.

 

En préambule des utopies pratiques
Chacun des procès sera précédé d’ateliers qui permettront au public de compléter son information, de prendre connaissance des Actes du procès et d’explorer quelques projets ou utopies pratiques.

PROCHAINES RENCONTRES GRATUITES ET OUVERTES À TOUTES ET TOUS!

5 octobre │︎ 18h45-22h │︎ Amphimax, UNIL 

2050, dernières générations? Comment atteindre le zéro carbone en Suisse

Avec:
Stéphane Benoit-Godet, journaliste
Camille Etienne, militante écologiste
David Marchal, directeur exécutif adjoint de l’Expertise et des Programmes à l’ADEME
Roger Nordmann, Conseiller national

Intervenant·es:
Julia Steinberger, chercheuse en économie écologique à l’UNIL
Adèle Thorens, Conseillère aux Etats, Les Vert·e·s
Jean-Pierre Danthine, économiste, co-directeur général d’E4S
Christophe Baillif, directeur du PV-lab EPFL et de Sustainable Energy CSEM

Inscription obligatoire

3-4 novembre │︎ Palais de Rumine

PROCÈS DE LA VOITURE │︎ vendredi 3 novembre │︎19h30-22h
S’il est un objet qui cristallise les antagonismes, c’est bien la voiture. Pour les uns, symbole d’égoïsme, elle porte une atteinte indue à la vie humaine et à la société en mettant inutilement en péril sécurité, environnement et climat, tout en détruisant les équilibres vitaux. Pour les autres, la voiture est un objet essentiel de vie et de liberté, que le progrès technique et l’encadrement du trafic permettront de réguler. Faut-il la condamner et l’interdire ? Faut-il au contraire lui ouvrir de nouvelles voies ? Telles sont les questions auxquelles répondra le procès de la voiture.

 

Préambule : 18h-19h
3 ateliers

 

Avec: Xavier de Haller, Me Laurent Moreillon, Alexis Gumy, Me Cléa Bouchat, Vincent Kaufmann, Me David Raedler, Thibault Schneeberger, Susanna Zammataro, Nicolas Leuba, Florence Germond, Oliver Nahon, Tom Dubois, Elena Cogato et Luca Pattaroni

 

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PROCÈS DE L’HÔPITAL │︎ samedi 4 novembre │︎10h30-13h
L’hôpital est menacé. Le voilà, toujours plus complexe, enfermé dans ses murs, incapable de maîtriser ses coûts, soumis à la technologie, pris entre une demande croissante et la nécessité de faire des économies. Pendant ce temps la pénurie de personnel s’accroit, la relation de soin s’appauvrit, son efficacité est mise en question, le rationnement n’est pas loin. Sera-t-il demain, plus que jamais, le lieu tout puissant du savoir et de la réparation clinique, un hub technologique à disposition des réseaux de soins, une machine à réparer ou une entreprise de de santé, autre chose ? Quelle est sa faute ? Quel est son avenir ? Son procès devra permettre de juger le présent et de mettre en évidence les avenirs possibles.

 

Préambule : 9h-10h
2 ateliers

 

Avec: Pierre-Yves Maillard, Me Loïc Parein, Samuel de Vargas, Me Antonella Cereghetti, Stefanie Monod, Me Bertrand Demierre, Brigitte Rorive, Béatrice Schaad, Fred Paccaud, Eric Bernheim, Rebecca Ruiz, Nicolas Seen, Chantal Grandchamp Boulot, Béatrice Schaad, Manuela Eicher, Annamaria Müller, Bertrand Kiefer, Joachim Marti, Mikael de Rham, Philippe Schaller, Luc Schenker, Alexandre Omont, Raymond Lorétan et Antoin Hubert

 

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PROCÈS DE LA FRONTIÈRE │︎ samedi 4 novembre │︎15h30-18h
La frontière est un puissant instrument de régulation des échanges. Chacun tente de l’utiliser à son avantage, en fonction de ses intérêts et de ses valeurs. Le désordre climatique sera à l’origine de migrations plus nombreuses et peut-être plus conflictuelles. De la gestion des frontières dépendront plus que jamais les équilibres politiques de demain. Peut-on, dès maintenant, mettre en oeuvre des modèles de migrations sûres et régulières ? Faut-il condamner les frontières pour permettre à chacun de se déplacer librement ? Faut-il au contraire les renforcer ? Voilà les questions auxquelles devra répondre le jury avant de les condamner ou de les acquitter.

 

Préambule : 14h-15h
3 ateliers

 

Avec: Céline Amaudruz, Me Elisabeth Chappuis, Robin Stünzi, Me Raphaël Mahaim, Rosita Fibbi, Me Elie Elkaim, Yves Daccord, Cesla Amarelle, Kevin Grangier, Chloé Ofodu, Etienne Piguet, Johan Rochel, Matthias Lerch, Marco Salvi, Chloé Ofodu et Anja Klug

 

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PROCÈS DE LA CROISSANCE │︎ samedi 4 novembre │︎20h30-22h30
La croissance, fin de règne ? Elle a créé de la richesse, apporté du bien-être, produit de l’innovation, permit d’effacer la dette. Mais, selon ses détracteurs, de solution elle est devenue problème. Pour certains, en s’affranchissant des limites de la planète et en bénéficiant d’abord aux privilégiés, elle est devenue une menace existentielle. Pour d’autres, moyennant une plus juste répartition et une meilleure maîtrise, elle peut continuer à déployer ses bienfaits. Faut-il condamner la croissance ? Faut-il au contraire la promouvoir ? À quelles conditions ? Le jury tranchera.

 

Préambule : 19h-20h
4 ateliers

 

Avec: Vincent Subilla, Me Christian Bettex, Chantal Peyer, Me Marie-Pomme Moinat, Augustin Fragnière, Me Miriam Mazou, Kenza Benhima, Guibert del Marmol, Julia Steinberger, André Schneider, Bastienne Joerchel, Nils Mossu, Félix Staehli, Jean-Luc Chenaux, Carmen Frankhauser, Céline Lafourcade, Frédéric Dalsace et Edith Favoreu

 

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REQUIEM │︎ samedi 4 novembre │︎23h
À l’issue d’une série de procès qui auront fait entendre nos rapports ambigus avec nos idoles et nos monstres, aura peut‑être décidé de leur sort, et posé (ou non !), les premières étapes d’un long mais salutaire travail de deuil, une manière d’oratorio emplit peu à peu les espaces infinis du Palais de Rumine pour s’y abimer et y trouver sa force à la fois. Portée par un choeur de cinquante femmes, cette oeuvre dramaticolyrique inédite profite de la puissance et de l’hétérogénéité de son collectif pour dire d’abord la dispute que les grands sujets évoqués dans les heures qui ont précédé ont entraînés. Le scepticisme devant les menaces s’oppose à leur acceptation. La peur s’y confronte à la confiance. Le désir d’alleingang se heurte aux nécessités de fédérer. Puis des voix s’élèvent, au sens propre comme au sens figuré, pour dire l’urgence absolue de nouvelles solidarités – entre les humains bien sûr, mais plus largement entre tous les êtres qui constituent le vivant – et de nouveaux récits pour les fonder et les mettre en oeuvre. C’est l’Appel à toutes les tribus, qui donne à ce choeur de femmes intranquilles mais désireuses de ne pas lâcher encore la grande affaire de la Vie sa raison d’être, son souffle et son message final.
Antoine Jaccoud, auteur et performeur

 

Le programme

Au plaisir de vous retrouver lors de notre prochain événement les 3-4 novembre 2023 au Palais de Rumine !

Le consortium

La Dispute repose sur la rencontre de trois communautés : la communauté scientifique, la communauté artistique et la communauté politique. L’une pratique l’art de penser le réel. L’autre celui de le dire et de le faire vivre. La troisième, celui d’agir pour le transformer. Ces trois communautés cultivent, ensemble l’art de donner la parole.

L'association

L’Association Disputons-Nous (ADN) est une association à but non lucratif, régie par les articles 60 et suivants du code civil suisse. Elle est politiquement et confessionnellement neutre. Elle a pour but de concevoir, de lancer, de financer et de coordonner des évènements (débats, rencontres, disputes, etc..) sur des grandes questions de société. Dans ce but, elle crée des partenariats et collabore avec des institutions publiques ou privées et recherche les financements nécessaires. 

ADN a été crée par son assemblée constitutive le 31.03.2021. Son comité est constitué de Julie Enckell-Julliard, historienne de l’art, à Cully; Johan Rochel, enseignant et chercheur en éthique de l’innovation, à Zürich; Claire de Ribaupierre, dramaturge; Yves Daccord, ancien directeur du Comité internationale de la Croix-Rouge, à Genève; et Charles Kleiber, à Lausanne